Un projet magique
Il est des moments dans notre métier, où la rencontre est synonyme de magie, où les difficultés ne sont que des étapes avant d’être des souvenirs à raconter, à partager et à embellir. Il est des projets, où on l’impression d’avoir vécu ou dans en quelques semaines il y a eu toute une existence.
Le spectacle les lames du feu aborde la magie et en a été imbibé des premiers pas d’écriture jusqu’aux représentations.
Un pari
Pourtant tout n’a pas été facile. En pleine épidémie de covid-19, alors que tous les théâtres étaient fermés, les manifestations culturelles interdites et que régnait le couvre-feu, qu’il était impossible de se réunir à plus de six, c’était un véritable pari que de lancer la production de ce type de spectacle. Il fallait être fou de croire que l’on pourrait rassembler une cinquantaine de comédiens et combattants sur scène, mais aussi tous les techniciens, les bénévoles, sans compter les (trop ?) nombreux spectateurs.
Il fallait être fou et en avoir vraiment besoin. Tous le long des mois qui ont précédé le projet, jusqu’aux représentations, l’envie de faire, de créer, la nécessité de partager à guider tous ceux que j’ai rencontrés.
Une écriture
La rencontre s’est d’abord faite en écriture. Ayant été mandaté pour réécrire un ancien scénario, j’ai insisté pour le faire avec les premiers auteurs et bien m’en a pris. Après la phase inévitable de l’apprivoisement, cela a été un vrai plaisir de rencontrer au fil du travail et du récit Charlotte, Ludovic, Quentin, puis Arnaud. Je garde comme un cadeau précieux leur tête effarée quand j’attrapais au vol quelques-unes de leurs idées qu’ils pensaient farfelues et les mettaient au tamis de l’écriture. Les rires, les absences, les visios, les sandwichs, les joutes verbales, les heures à chercher les noms, les musiques, les dialogues à finaliser seul… Voir tout un monde s’écrire peu à peu nos yeux.
Travailler sur un spectacle de feu et combattre les autres éléments.
L’eau d’abord
L’ennemi du feu par excellence. L’ennemi des comédiens fatigués et des chaussures en toiles. Cette eau qui nous a tant rendu visite, sur nombreuses répétions en extérieurs. Jusqu’à la dernière semaine. Encore un grand merci aux acteurs, aux techniciens, aux bénévoles, qui ont fait la création lumière sous une pluie battante et qui ont accepté la veille de faire trois filages dans une humidité qui n’avait plus rien relative.
Le vent
L’autre ennemi du feu ? Et des enregistrements micro.
Pour l’enregistrement de la bande-son, j’avais demandé que celui-ci soit fait après un grand nombre de répétitions en costume et sur place. Je voulais que les comédiens soient au plus près des rôles qu’ils allaient interpréter. C’était sans compter, un invité de marque : le vent.
Ce même vent que chaque soir, l’artificier, les responsables des effets feux et moi-même scrutions au plus près pour donner le coup d’envoi des représentations.
Ne pas toucher terre
Si ce spectacle est un coup de folie, a été fait dans l’urgence avec pour moteur principal le feu intérieur des auteurs, des comédiens, des combattants, des assistants-metteurs en scène, des techniciens, de la production, des bénévoles. Cela a été une si belle réussite. Je suis heureux d’avoir été le metteur en scène de l’addition de toutes ses âmes flamboyantes.
Nous avons d’ailleurs dû refuser des spectateurs, chaque représentations a été plus grande que la précédente, et les artisans de celles-ci ont grandi avec elles. Un seul bémol pour tous, trop court.
Pour aller plus loin
Retour sur les répétitions
Retour en images et en texte sur les répétitions
La suite : Etincelle du mal
Après le succès de Lame du feu, le spectacle à vu une suite (ou plutôt un préquel)
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